Les garçons seraient-ils plus enclins à réussir en mathématiques que les filles ? Une étude démêle le vrai du faux.
Les stéréotypes ont la vie dure et persistent depuis le plus jeune âge, notamment en ce qui concerne les différences entre les hommes et les femmes. Il n’est pas rare, par exemple, d’entendre dire que les garçons se distinguent dans les matières scientifiques comme les mathématiques alors que les filles excellent davantage dans les matières littéraires. Pour démêler le vrai du faux, une étude a été réalisée par l’Institut des politiques publiques, l’IPP, et relayée par le site de l’Étudiant, du magazine Le Figaro, afin de mettre fin à ce type de clichés liés aux compétences des deux sexes.
Pour mener à bien cette étude, l’IPP s’est appuyé sur les évaluations nationales auxquelles ont participé tous les élèves de CP et de CE1, écoles privées et publiques confondues, entre 2018 et 2022. Au total, 2,5 millions de petits français ont ainsi été évalués à travers des tests de français et de mathématiques. La première évaluation qui a lieu au début de l’année de CP, montre que les filles ont une légère avance en français, affichant de meilleurs résultats que les garçons. Mais cet écart semble diminuer à l’entrée au CE1. En ce qui concerne les mathématiques, bien que les niveaux soient relativement similaires à l’entrée au CP, une certaine différence commence à se dessiner lors de la deuxième évaluation en milieu d’année de CP et se confirme lors de la troisième évaluation au début du CE1.
Filles ou garçons : qui excelle en mathématiques ?
En effet, dans le classement général des élèves en fonction de leur résultat au test de mathématiques, les filles perdent en moyenne 2,7 rangs par rapport aux garçons. Et cet écart continue de se creuser à l’entrée au CE1 où les garçons se placent en moyenne 5,8 rangs devant les filles. Joyce Sultan, co-auteure de l’étude, tient à apporter quelques précisions concernant la notion de « rang ». Il indique : « Par rang, il faut entendre le classement relatif d’un élève par rapport aux autres élèves qui ont passé la même évaluation ». C’est notamment dans la résolution de l’addition que l’écart est particulièrement marqué entre les filles et les garçons. Si cet écart est moindre en milieu de CP, il peut atteindre jusqu’à 7 rangs en moyenne en faveur des garçons au début du CE1.
Pour les soustractions, les garçons prennent là encore l’avantage sur les filles en se plaçant entre 1 et 6 rangs devant elles en moyenne. Et enfin, en ce qui concerne la résolution de problèmes, les filles sont de nouveau distancées par les garçons en arrivant en moyenne 1 à 3 rangs derrière eux. Alors pourquoi une telle différence ? selon les chercheurs, cela ne relève pas de la génétique, mais s’expliquerait par plutôt par « le poids des stéréotypes de genre qui pèsent sur les élèves » qui « se diffusent tôt et très largement dans la société ». Bien que notre société moderne tente de plus en plus de s’éloigner des stéréotypes de genre au profit de la mixité, le chemin reste encore long !