Éclats de rire, chuchotements en secret, aventures en tout genre… Comment réagir face à un enfant qui partage son monde avec un ami imaginaire ?
Vous vous demandez qui est ce compagnon invisible qui s’invite aux jeux de votre enfant ou s’immisce dans ses conversations avec un sérieux déconcertant ? Il s’agit bien entendu du fameux ami imaginaire ! Bien qu’il ne soit pas présent chez tous les enfants, il n’est pas rare de voir les parents à la fois amusés, et parfois perplexes face à leur enfant qui rit, partage des secrets ou se lance dans des aventures avec ce compagnon aussi réel qu’un frère ou une sœur, mais pourtant bien fictif. Alors, pourquoi certains enfants ont-ils un ami imaginaire et d’autres pas ?
Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, cet ami imaginaire permet à certains enfants de combler un sentiment de solitude, soit parce que l’enfant est unique, soit en raison d’une trop grande différence d’âge avec ses frères et sœurs. Il peut également jouer le rôle de confident, et offrir un certain réconfort lorsque votre enfant traverse des émotions parfois difficiles à gérer en raison de son jeune âge. Enfin, étant le fruit de son imagination, il crée ce personnage imaginaire comme il l’entend, ce qui peut l’aider à surmonter ou dépasser ses craintes. Stéphane Clerget, médecin psychiatre et pédopsychiatre, explique sur le site Myparenthese.fr : « La réalité est parfois difficile à digérer pour le jeune enfant. L’imaginaire est un moyen pour lui de la filtrer et de s’en protéger ». Le spécialiste tient enfin à rassurer les parents sur le fait qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter si votre enfant a un ami imaginaire : « Cette création fait partie d’un développement normal. Cet ami disparaît habituellement à l’entrée à l’école primaire, vers 6-7 ans. »
Des amis invisibles, mais ô combien réels pour les enfants !
Rien ne sert donc de paniquer si votre enfant vous parle de son ami George ! Au contraire, encouragez le dialogue et tentez d’en savoir plus sur ce mystérieux personnage, il pourrait bien être une mine d’informations pour mieux comprendre les émotions et les besoins de votre bout de chou. Le docteur Stéphane Clerget souligne : « On accepte cet ami imaginaire, on écoute son enfant en parler. On prend en considération ce que son enfant fait dire à son ami, car c’est ce qu’il a envie de dire. Par exemple, si l’ami a peur le soir des fantômes, on en tient compte. » Cependant, il partage aussi quelques précautions à prendre en compte : « On ne fait pas comme s’il existait vraiment. On ne lui met pas une assiette à table et on ne parle pas avec cet ami. On ne l’évoque pas si l’enfant n’en parle pas. » Enfin, le spécialiste rappelle que l’enfant ne doit pas non plus se servir de cet ami imaginaire pour justifier ses bêtises. Non, il est important de le responsabiliser en lui rappelant les règles et les interdits. Stéphane Clerget alerte toutefois les parents : « on peut prendre un avis de spécialiste si cet ami imaginaire persiste au-delà de 7 ans, si l’enfant communique uniquement via cet ami imaginaire, si l’enfant n’a aucun autre ami et s’il montre des troubles associés comme des visions ». En dehors de cela, inutile donc de s’inquiéter !