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Est-ce normal d’avoir un enfant préféré ?

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Peu de parents osent avouer avoir un enfant préféré. Pourtant, c’est quelque chose d’assez courant, même si le sujet reste tabou. 

Vous avez plusieurs enfants, et vous aimez chacun d’entre eux de façon différente. Avez-vous un chouchou ? La psychologue et sociologue Catherine Sellenet en dit un peu plus sur ce sujet tant controversé. Effectivement, elle explique : « Quand le thème est abordé, il entraîne souvent un silence embarrassant ou des rires. » Eh non, cela n’arrive pas qu’aux autres ! Et souvent, le fait d’avoir un enfant préféré fera osciller les parents entre culpabilité et déni. Mais pourquoi ? La psychologue révèle : « À partir du XXème siècle, l’éducation s’inscrit dans un principe égalitaire. » Selon les normes sociétales, il faut traiter chaque enfant de manière égale. Et cela vaut aussi pour l’amour qu’on leur porte !

Par ailleurs, les préférences peuvent être subtiles comme évidentes. En effet, certains parents passeront plus de temps avec l’un de leurs enfants, ou s’intéresseront aux activités de l’un, mais pas des autres. Parfois, les parents feront plus de cadeaux au petit préféré, et cela peut créer de la jalousie de la part des autres enfants. Catherine Sellenet précise que parfois, c’est le sexe de l’enfant qui crée cette préférence. Elle déclare : « Une petite fille qui arrive après deux garçons, par exemple, va cristalliser les rêves de sa maman. » De plus, la place dans la fratrie peut influer. Effectivement, un aîné ou un petit dernier pourrait devenir l’enfant préféré. 

Comment se sent l’enfant préféré ?

Pour le chouchou, cette préférence peut être synonyme de bénéfices. Par contre, il existe des inconvénients aussi. Il pourra, par exemple, être plus narcissique que la normale. Cependant, ce statut de ‘privilégié’ pourra induire une notion de ‘dette’. En effet, les parents peuvent en attendre un peu plus de leur enfant préféré. En fait, ce n’est pas si facile d’être le chouchou ! Les frères et sœurs peuvent lui en vouloir ou le manipuler afin d’arriver à leurs fins. Et cela peut endommager les relations dans la fratrie !

Pour Catherine Sellenet, il est important de reconnaître qu’une préférence existe. En fait, il suffit d’être honnête avec soi-même et avec ses enfants. Elle explique : « Aller contre certaines affinités naturelles me paraît difficile. » Pourtant, la psychologue conseille de gérer l’éducation de toute la fratrie avec équité. En effet, il est important de prendre en compte les besoins de chacun. L’experte termine : « La préférence est humaine. Inutile de culpabiliser. Toutefois, quand elle est manifeste, il est bien évident qu’il faut rétablir une certaine équité afin d’éviter les effets toxiques. Chaque enfant est singulier. » Cela donne matière à réfléchir !