L’instinct maternel existe-t-il réellement ? Naît-on avec ce don ou est-ce quelque chose que l’on acquiert ? Une psychologue répond.
L’instinct maternel existe-t-il vraiment ? Avez-vous déjà remarqué que certaines mamans adoptent leur nouveau rôle avec une aisance déconcertante, tandis que d’autres se sentent dépassées par ce petit être qui vient de pointer le bout de son nez ? Cette différence de comportement peut amener certaines jeunes mamans à s’interroger sur leur propre fibre maternelle. Alors, l’instinct maternel est-il inné ou s’acquiert-il avec le temps ? Une psychologue clinicienne spécialisée en périnatalité, Corinne Antoine, a son petit avis sur la question et tente de démêler le vrai du faux dans un article publié sur le site le Journal des Femmes. Elle partage tout d’abord sa propre définition de l’instinct maternel qui relève selon elle de plusieurs facettes et qu’elle définit comme « une forme d’état psychologique, affectif et corporel, qui amènerait la mère à avoir une attitude protectrice, sécurisante pour son enfant, et qui lui apporte ce dont il a besoin ».
S’il y a bien une part d’inné, la psychologue considère qu’« Il y a aussi une part d’acquis« et que l’instinct maternel « va aussi se développer au contact de son propre enfant, en l’observant, en regardant comment il réagit à certaines choses, en découvrant ses goûts ». En effet, dès les premiers mois qui suivent l’accouchement, les mamans passent beaucoup de temps avec leur bébé. Cette proximité a forcément un impact sur la connaissance approfondie des moindres faits et gestes de son enfant. Ses pleurs, son comportement, ses réactions n’ont plus de secrets pour vous. Elle explique : « Je pense que c’est de la construction mentale. Parce qu’on a porté l’enfant, on le connaît depuis qu’il est tout petit, et on connaît ses réactions. […] Il est donc difficile de savoir si c’est vraiment de l’instinct ». La psychologue rappelle toutefois que chaque femme se comporte différemment vis-à-vis de son bébé. Si certaines ressentent une connexion intense avec celui-ci dès les premiers mois de la grossesse, d’autres auront besoin de plus de temps pour établir ce lien si spécial.
L’instinct maternel existe-t-il réellement ?
De même, le vécu personnel, depuis l’enfance, joue aussi un rôle important. Corinne Antoine souligne : « Pour certaines femmes, c’est quelque chose qui est là. Pour d’autres, cela va se construire, s’enrichir au fur et à mesure, grâce au lien et à l’attachement à l’enfant. Cet attachement va se développer grâce aux hormones, mais aussi au contact de l’enfant ». Elle souligne également que l’arrivée d’un bébé bouleverse le quotidien de la famille. Il faut désormais compter un petit être en plus au sein de son foyer, ce qui a un impact sur le degré d’attention de la maman notamment. En bref, on devient plus attentif aux moindres bruits, même la nuit pendant notre sommeil. Elle indique : « Quand on a un enfant, on n’est plus tout seul. Forcément, on a une oreille plus attentive et on apprend à connaître ses réactions ». Et les papas dans tout ça ? Corinne Antoine explique :« Le cerveau humain a trois grandes périodes de plasticité, où il se modifie beaucoup : au début de l’enfance, à l’adolescence, puis pendant la grossesse. Et le père aussi a cette plasticité du cerveau. Lui aussi peut développer cet instinct parental comme on vient de le définir ».